30 ans d’une aventure humaine exceptionnelle

Créée en 1986 par une dizaine de salariés d’EDF, l’ONG vise depuis 30 ans à améliorer les conditions de vie des populations les plus démunies en fournissant l’accès à l’eau et à l’électricité. Depuis le premier projet au Cameroun en 1988, qui a contribué à la mise aux normes d’un hôpital et à la création d’un collège, près de 4, 5 millions de personnes ont bénéficié de l’appui apporté par l’ONG. Aujourd’hui, plus de 1 200 bénévoles sont engagés pour mener à bien les 120 projets conduits dans 35 pays différents.

L’invention d’un nouveau modèle de développement

Ces 30 ans d’expertise ont permis à Electriciens sans frontières de construire un nouveau modèle de développement qui permet d’impliquer fortement les populations locales pour une meilleure intégration des nouvelles infrastructures dans le tissu social déjà existant. A partir de 1993, les missions se construisent autour de « chantier-écoles » qui intègrent aux chantiers conduits par les bénévoles, des apprentis qui sont formés tout en participant au développement de leur village, grâce à la collaboration avec les centres de formation professionnelle locaux.

L’association mène principalement ses actions dans les territoires qui ne sont pas couverts par les plans de développement nationaux, notamment dans les zones rurales, où habite 80% de la population africaine mais dont la dispersion sur le territoire ne rend pas rentables les réseaux de distribution développés pour les villes et zones urbaines. L’association a l’idée de proposer des installations locales, compatibles avec le budget des populations, en se concentrant sur les services collectifs plutôt que l’accès individuel à l’électricité. Ce modèle qui s'illustre en ce moment dans un projet en cours de réalisation à Madagascar sous le nom de Café Lumière, permet de couvrir les besoins essentiels des populations locales : éducation, santé, accès à l’eau, tout en créant des activités génératrices de revenus (recharge de batterie, accès à l’information, TV, Internet) qui permettent aux petits opérateurs locaux impliqués d’entretenir les installations. Ces premiers kWh permettent une amélioration concrète des conditions de vie, qui mettent ces populations sur la voie du développement autonome. Ces installations de petite ampleur rendent également compétitives les sources d’énergie renouvelables, notamment le photovoltaïque, qui n’est pas dépendant des importations de combustibles.

Un exemple de collaboration entre bénévoles et acteurs locaux

Eléctriciens Sans Frontières a ainsi permis la construction d’un système de pompage solaire pour assurer l’irrigation des cultures dans la région de Matam au Sénégal. Cette installation a permis le développement du maraîchage sur un terrain d’un hectare, géré par 120 femmes qui ont été sensibilisées aux risques électriques, dont 2 ont été formées à l’entretien des panneaux photovoltaïques et des installations électriques ainsi qu’au suivi du débit d’eau. Au total, 4 000 personnes bénéficieront du développement lié à cette installation.