Voitures autonomes et Internet des objets
Lancé il y a trois ans, le projet européen AUTOPILOT réunit 45 partenaires internationaux autour de la voiture autonome. Il nous livre ses premiers résultats sur la valeur ajoutée de l’Internet des Objets pour la conduite autonome.

Voitures autonomes et Internet des objets

L'horizon de la voiture autonome

À terme, l’objectif est que les voitures autonomes puissent se déplacer sans conducteur. A la clé, diminuer les accidents, fluidifier le trafic et surtout, développer des flottes de véhicules partagés. C'est un horizon technologique qui inspire de nombreux développements chez les géants du numérique, les constructeurs et équipementiers automobiles et les gestionnaires d'infrastructures.

En France, les acteurs de premier plan tels Renault, PSA et Valeo se sont alliés à des organismes de recherche et d’enseignement supérieur sous la bannière de VEDECOM, un institut pour la transition énergétique financé par des fonds publics et privés qui vise à développer l’automobile de demain. En attendant le déploiement à grande échelle d’une voiture réellement autonome, de plus en plus de systèmes d’aide à la conduite sont également intégrés aux voitures (en anglais, on parle d’ADAS – Advanced driver-assistance systems). Radars, caméras de recul, aide au freinage d’urgence etc., ce sont autant de briques technologiques qui déchargent le conducteur d’une partie de ses tâches et rapprochent de l’horizon de la voiture autonome.

Les perspectives de l'IoT

Si un véhicule autonome est censé rouler uniquement à l’aide de ses capteurs, le connecter à Internet vient enrichir les informations dont il dispose. La voiture anticipe alors mieux le trafic et les dangers (accidents, embouteillages…) et peut adapter son itinéraire et sa vitesse en conséquence. Le projet pilote européen AUTOPILOT a ainsi regroupé 45 partenaires (dont l’institut VEDECOM) pour démontrer la viabilité économique de plusieurs concepts de véhicules autonomes utilisant l’IoT (Internet of Things – Internet des Objets). Les possibilités offertes sont nombreuses, et permettent d’envisager de nouveaux usages de la voiture, notamment dans le cadre de l’autopartage. Différents systèmes de voitures connectées ont ainsi été expérimentés sur 6 sites pilotes en Europe et Corée du Sud. Différents membres du projet, l’institut VEDECOM, le partenariat public-privé ERTICO et la Communauté d’Agglomération de Versailles Grand Parc, ont donc collaboré pour tester à Versailles une flotte de voitures électriques autonomes pour le tourisme, en autopartage. Trois concepts distincts ont été évalués par les utilisateurs : des visites guidées en voiture autonome dans le parc du château, la conduite en peloton (ou « platooning ») en conditions réelles de circulation, et le stationnement autonome. La conduite en peloton consiste à conduire une chaîne de véhicules autonomes à l’aide d’un véhicule de tête conduit par un opérateur humain. Son principal intérêt est de réguler efficacement une flotte une véhicules en autopartage, en transférant les véhicules d’une station à l’autre en cas de déséquilibre.

Les conclusions du projet

Le rapport d’AUTOPILOT pointe un vrai potentiel de développement des véhicules autonomes connectés, en particulier dans le cadre de services de véhicules partagés et de systèmes de stationnement automatisé. Les retours des utilisateurs sont globalement positifs, malgré quelques inquiétudes sur la sûreté des systèmes de conduite autonome et la sécurité de leurs données personnelles. L’IoT doit aussi assurer des garanties en termes de sécurité informatique, non seulement pour permettre aux autorités policières d’arrêter un véhicule même en mode manuel, mais aussi et surtout pour empêcher une attaque qui pourrait compromettre la sécurité routière. Quentin Guitet

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