Les défis techniques des réseaux de fibre optique
Le marché des télécommunications s'appuie sur le déploiement de la fibre optique, qui nécessite le développement de réseaux pérennes et homogènes.

Les défis techniques des réseaux de fibre optique

Le marché de la fibre optique

En 2016, le marché mondial de la fibre optique correspondait à la production de 460 millions de kilomètres de fibre, la Chine étant en première position avec 260 millions de kilomètres produits et utilisés dans le pays alors que la France en quatrième position produisait 25 millions de fibres en équivalent préforme et utilisait 10 millions de kilomètres de fibre. Trois usines en Europe fabriquent les préformes et la fibre optique, dont une en France, indépendante technologiquement grâce aux brevets déposés pour développer cette activité. Les travaux de recherche et développement ont aussi permis la création de la fibre G657-A2, qui a été normalisée en tant que référence internationale et est utilisée en France pour raccorder les particuliers au réseau (configuration FTTH).

Créée au début de l'année 2009 dans le cadre de ce marché en plein essor, la plateforme Objectif Fibre a signé en novembre 2016 un accord d’engagement de développement de l’emploi et des compétences (EDEC) pour la filière de la fibre optique, pour le plan d'actions auquel elle est associée jusqu’en 2019. Outre les missions de communication et de normalisation des technologies, ses deux principaux axes de travail sont le développement de guides pratiques pour le déploiement de la fibre optique et la formation. Comme le souligne son président, Jean-Pierre Bonicel : « La qualité des infrastructures dépend de leur mise en œuvre, donc du niveau de formation des personnels qui construiront ces réseaux ».

Les conditions du raccordement des réseaux

Pour construire des infrastructures de télécommunication, il faut des câbles et des accessoires pour raccorder ces câbles. Après la fabrication de la préforme et fibrage, lors duquel les deux couches du revêtement sont appliquées sur la fibre, la deuxième couche est colorée avec les douze couleurs de base. À cette coloration s'ajoute, dans la câblerie optique, la coloration du module qui rassemble un groupe de fibres, voire en plus l'application d'anneaux autour des modules. Le code couleur obtenu permet de repérer les fibres individuellement lors du raccordement, dans des câbles pouvant contenir aujourd'hui jusqu'à presque quatre mille fibres.

Afin de déployer des réseaux fiables sur plusieurs décennies, les laboratoires travaillent sur la qualité des matériaux, notamment en cherchant à créer des polymères de grade élevé. Qu'il s'agisse du revêtement, des câbles ou des connecteurs optiques, il faut utiliser des matériaux fiables pour développer des infrastructures pérennes. Les cahiers des charges doivent être précis pour les opérateurs, ce qui est difficile à coordonner dans un marché où la concurrence pousse à se focaliser sur le bas coût au détriment de la qualité.

Un autre objectif est que les infrastructures optiques soient homogènes, comme l'ont été celles à base de cuivre en France. Même si les réseaux se développent sur la base de contrats passés avec les départements, les regroupements économiques amèneront les opérateurs à gérer chacun une vingtaine de départements ou plus, ce qui peut poser des problèmes de maintenance si les réseaux sont disparates. Typiquement, en cas de tempête et de chute des réseaux aériens, avoir des réseaux homogènes permettra de rapatrier du matériel en stock d'un point à un autre et de le mettre en œuvre efficacement grâce à des personnels formés sur le même matériel.

Article réalisé à partir d'un entretien avec Jean-Pierre Bonicel, président d'Objectif Fibre

Image : Câble Flextube à 720 fibres G 657 A2 (Production Calais)

En savoir plus:

La fibre pour le très haut débit, sur Sciences en ligne

Le déploiement de la fibre optique, sur Explorathèque

Le site de l'entreprise Preysman, premier câbleur mondial

Le site de la plateforme Objectif fibre