Quel avenir pour les LED ?
Si le marché des LED, ou light-emitting diode, est voué à l'expansion, la durée de vie de ces lampes, leur recyclage et leur impact sur notre santé ne sont pas encore bien évalués. Les LED ne font pas que produire de la lumière : leurs applications sont nombreuses. Pourtant, des rapports pointent les risques liés à leur utilisation alors que leur nombre augmente dans notre environnement direct.

Quel avenir pour les LED ?

Un intérêt économique majeur…

Dans un contexte de transition énergétique et de recherche de sobriété, les LED, certes plus chères à l'achat que les lampes fluo-compactes traditionnelles, permettent d'effectuer des économies d'énergie. Cette technologie miniature envoie une forte quantité de lumière avec un rendement énergétique cinq à huit fois supérieur à l’incandescence. Leur surcoût est donc compensé par une efficacité énergétique que l'on estime jusqu'à 30% supérieure à celle des fluo-compactes. De ce fait, la part de cette technologie dans le marché de l'éclairage devrait atteindre 75% en 2020 (contre environ 30% en 2015). Par exemple, 1 million de lampes à LED sont distribuées dans les 285 « territoires à énergie positive pour la croissance verte », dans le cadre d'un programme mis en place par EDF et le ministère de l'écologie. 
De plus, si leur prix reste élevé, de l'ordre de 10 euros en moyenne 2016, il a baissé depuis 2012 où une ampoule coûtait 18 euros. Autre paramètre important, la durée de vie des LED est de l'ordre de 15 000 heures (en usage domestique) contre 6000 heures pour les lampes fluo-compactes. Déduite d'essais réalisés pendant au maximum huit mois (6000 heures d'éclairage continu), son évaluation reste à préciser. C’est pourquoi d’après Xavier Lantoinette, directeur technique de Recyclum, personne ne peut aujourd'hui déterminer avec certitude la durée de vie des LED.

…Couplé à une technologie aux applications diverses

L’utilisation des LED augmente d’autant plus qu’elles sont plébiscitées dans de nombreux domaines. De par leur forte luminosité par exemple, elles peuvent “tromper” les plantes ou le cerveau humain en faisant croire à une lumière naturelle. À bord de l'A380, on utilise déjà de la lumière blanche le jour qui devient de plus en plus jaune ce qui permet aux voyageurs de s’endormir plus facilement. Mais l’utilisation des LED est parfois plus surprenante : le groupe français Urgo participe à un projet européen de photothérapie pour accélérer la cicatrisation des plaies avec des LED ; la marque Feeligol a conçu un appareil, Activ’Feel, qui diffuse des micro-courants bipolaire et un traitement photo dynamique par LED ; les LED enfin, peuvent être utilisés comme du Wi-Fi (Li-Fi dans le cas d’une connexion par LED) au sein des hôpitaux pour ne pas perturber les appareils, dans le métro, etc.

Comment recycler les LED ?

La baisse du prix des LED a entraîné leur essor auprès du grand public, au point qu’en 2016, elles ont représenté 63 % des ampoules vendues en France. Mais les LED durent théoriquement 10 ans contre 5 à 6 ans pour une lampe fluo-compacte. Il existe donc des incertitudes quand à l’organisation du recyclage des LED : comment anticiper le nombre d’ampoules qui finiront chez Recyclum (éco-organisme à but non lucratif chargé de la collecte et du recyclage des lampes usagées notamment) dans 10 ans ? Comment recycler au mieux ces lampes qui contiennent des polluants comme du mercure mais aussi des métaux stratégiques tels que l’indium ou le gallium ? Mettre en place une vraie politique de collecte devient alors un vrai enjeu environnemental.

Des impacts sur le corps encore trop peu connus

Un rapport de l’Inserm, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, du 4 janvier 2017, pointe les risques que présentent les LED pour la vision. En exposant des rats durant 24 heures à une intensité lumineuse similaire à celle habituellement utilisée dans les habitations (500 lux), seules les LED ont eu un impact néfaste sur la rétine des animaux, avec des signes d’altération correspondant à une forte exposition à la lumière naturelle, ce qui n’a pas été observé avec les autres types d’ampoules. En cause : la lumière bleue, très présente dans le cas des LED mais aussi plus délétères. De plus, Selon Alicia Torriglia de l'Inserm, cette lumière bleue est un « stimulus du réveil », qui peut gêner la régulation de certaines hormones.

Les LED sont très certainement promises à un bel avenir. En permettant une réduction de la consommation d’énergie et en étant au coeur de projets innovants, elles représentent un atout pour les ménages comme pour les collectivités. Mais leur diffusion massive ainsi que les éventuels risques sur la santé qu’elles peuvent occasionner est également un challenge pour l’État et les fournisseurs, qui devront se pencher avec plus d’attention sur cette technologie particulièrement attractive.

 

Publié le 10 juillet 2017

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