Qu’est-ce que c’est, un « fablab »?
Avez–vous déjà songé à ce qu’aurait pu donner une alliance entre Gaston Lagaffe et Géo Trouvetout ? Les idées de Gaston sont géniales (pensez au fer à repasser téléguidé ou au parapluie chauffant), mais tout rate. Avec l’aide de Géo, le génie qui ne fait rien d’utile, ils auraient pu révolutionner le monde. Les fablabs ont pour ambition de permettre ces rencontres, impossibles autrement, entre bidouilleurs des 4 coins du monde.

Qu’est-ce que c’est, un « fablab »?

En effet, c'est le principe de ces « fabrication laboratories » : permettre à tous les débrouillards du monde de mettre en œuvre leur idées et de partager leurs savoirs. Ces ateliers ouverts à tous (professionnels comme amateurs) réunissent l’initiative personnelle (do it yourself) avec l’entraide et la collaboration (coworking). Depuis la création du premier fablab au MIT en 2008 un réseau mondial s’est développé. 

Do it yourself et démocratie technologique

Un fablab est un atelier équipé d’outils de fabrication industrielle standard et peu coûteux. On y trouve des logiciels de conception assistée par ordinateur, des découpeuses laser,  des fraiseuses haute résolution... Ces ateliers sont entièrement libres d’accès, et permettent à chacun de fabriquer toutes sortes d’objets, en particulier dans le domaine du numérique.

A Pabal (Inde) on fabrique des pièces de rechange qui ne sont plus disponibles dans le commerce, ce qui n’aurait jamais été possible sans les machines du fablab. Cette démocratisation technologique (on donne à tous accès à la technologie) peut aussi servir des buts de formation comme l’a parfaitement compris l’ANPE malienne, puisque c’est elle qui a mis en place le fablab de Bamako.

Coworking 

Mais tout le monde ne peut pas utiliser de telles machines, pensez-vous. Vous avez raison, mais c’est là qu’intervient le deuxième principe qui est à la base du concept de fablab: celui de coworking.

Quand on crée un espace ouvert à tous, l’entraide est forcément de mise : ceux qui savent doivent expliquer à ceux qui débutent, et les savoirs de l’un peuvent compléter ceux d’un autre le temps d’un projet. Mais nous sommes à l’ère d’internet, et grâce à cela la collaboration dans les fablabs atteint une autre dimension. Non seulement les utilisateurs d’un même atelier peuvent travailler ensemble, mais ils peuvent profiter des avancées de personnes situées à l’autre bout du monde.

Pour cela, les fablabs utilisent des plateformes standardisées et encouragent les bidouilleurs à laisser leurs créations libres de droit (même s'il n’est pas interdit de déposer des brevets). Le but est que ceux qui profitent des avancées des autres ne gardent pas leur progrès pour eux-mêmes. Un projet de réseau Wifi en Afghanistan s’est ainsi appuyé sur un réseau norvégien de traçage de moutons. Il existe une charte qui édicte des règles en la matière.

Favoriser des productions adaptées localement et éco-responsables

De plus, le fait de permettre une fabrication locale et à petite échelle a de nombreux avantages sur la production massive des entreprises. Le premier de ces avantages est l’absence de standardisation car les produits sont fabriqués par ceux qui les utilisent. Ils sont donc exactement adaptés aux besoins et aux conditions locales (le projet de wifi afghan a été réfléchi pour être adapté aux conditions météo afghanes).

D’autre part, les fablabs encouragent les comportements éco-responsables comme le recyclage. Quand on sait que 50 millions de tonnes de déchets électroniques sont produits chaque année, et un recyclage plus important ne devrait pas nuire à la Terre !

Si le sujet vous intéresse, vous pouvez vous rendre dans l'un des nombreux fablabs français . 

En savoir plus:

Un site qui présente les fablabs français :
http://fablab.fr/