Faisant suite aux engagements pris lors du Sommet de Rio en 1992, la journée du 8 juin est l’occasion de sensibiliser le public aux enjeux environnementaux liés aux océans, qui recouvrent plus de 70 % de la Terre et lui donnent son nom de « planète bleue ».
L’océan, ce bienfaiteur en danger
Représentant à lui seul 97% de l’eau présente sur Terre, l’océan est un puits de carbone qui joue un rôle déterminant dans la modulation du climat. De plus, c'est au plancton marin que l'on doit la moitié de l’oxygène présent dans l’atmosphère. Au plan économique, l’océan joue un rôle clef. Tout d’abord, pour le commerce international où la voie maritime est le premier mode de transport de marchandises (80 % des échanges). Ensuite, l’océan produit de nombreuses ressources dont l'exploitation est une source d’emploi non négligeable, le secteur de la pêche faisant vivre près de 200 millions de personnes. Et plus de la moitié de la population mondiale vit à moins de 100 km du littoral. Dans le domaine de l'énergie, les gisements de pétrole offshore sont exploités à des profondeurs de plus en plus importantes, pourvu que le prix du baril soit suffisamment élevé pour les rendre rentables. Revers de la médaille, depuis la Révolution industrielle, la pollution des océans n’a cessé de croître. Ainsi, les gyres océaniques, ces grands tourbillons d’eau qui permettent la circulation de nombreuses espèces, transportent également les déchets laissés par l’homme. Ils sont à l’origine de véritables « continents de plastique », formés par l’amassement des déchets flottant à la surface ou à son voisinage et qui mettent en danger l’ensemble de l’écosystème. Autre écueil, le blanchiment des récifs coralliens sous l'effet du réchauffement climatique. Le renouvellement des ressources halieutiques pose également question, sachant qu'un milliard d’êtres humains en sont dépendants pour leur apport vital en protéines.
Un vent d'innovations
La mer n'échappe pas au mouvement d'innovations liées à l'énergie et à l'environnement (utilisation du GNL pour la propulsion des navires, énergies marines renouvelables, hydrogène, etc.). Par ailleurs, les initiatives ayant pour but la dépollution des océans se multiplient. Une start-up anglaise propose ainsi une application mobile nommée RecycleToCoin, qui encourage le recyclage des bouteilles en plastique contre rémunération (sous forme de jetons), tandis qu’une association néerlandaise, Ocean Clean-up, s’est lancé pour défi de nettoyer les océans au moyen de barrières flottantes géantes qui stopperaient la progression des déchets. Cependant, le principal moyen de lutter contre la pollution maritime reste la prévention. La Commission européenne a ainsi insufflé l’interdiction des cotons-tiges en plastique qui sera mise en application dès 2020. De même, les pailles à usage unique devraient bientôt quitter nos verres. Couverts en bois et gobelets de métal réutilisables constituent une bonne alternative à la vaisselle jetable, très employée en période estivale. Le bioplastique d'origine végétale constitue une alternative au polyéthylène dans la fabrication d’objets du quotidien.
Recherche et formations
Pour soutenir cet indispensable recours à l'innovation, il semble primordial de sensibiliser les jeunes générations aux enjeux écologiques liés aux océans. Désireux de s’impliquer dans des professions porteuses de sens, et d'étudier les domaines rattachés aux questions environnementales, les professionnels de demain verront les technologies de pointes mises au service de la protection de l’environnement. L’océanographie, par exemple, participe à apporter une meilleure connaissance des milieux marins qui s’avère décisive eu égard aux nouveaux défis environnementaux. Il s’agit de miser autant sur l’aspect scientifique que sur les avancées techniques afin de prévenir les risques liés au réchauffement climatique.
