Femmes ingénieures, un parcours pour l'avenir
De plus en plus nombreuses, les femmes ingénieures ont acquis leur place dans le monde professionnel. Néanmoins, avant d'entrer sur le marché du travail, c'est au sein des écoles d'ingénieurs qu'elles développent leurs atouts et réseaux.

Femmes ingénieures, un parcours pour l'avenir

La proportion de femmes dans les écoles d’ingénieurs, quoique faible, est en constante augmentation. En 2015, la proportion d’élèves femmes dans les écoles d’ingénieurs toutes confondues était de 28%, tandis qu’elles représentaient 23% des élèves ingénieurs en 2000 contre 22% en 1995 et seulement 15,4% en 1985. Malgré ces chiffres encourageants, les inégalités perdurent. Les femmes sont trop peu représentées dans le métier d’ingénieur, et l’image d’une profession majoritairement masculine reste ancrée dans les mentalités.

 

Une situation inégale

Les femmes ingénieures, une fois arrivées sur le marché du travail, doivent affronter ce qu’on appelle le “plafond de verre” : au cours de leur carrière, elles accèdent moins rapidement que les hommes à des postes à responsabilité. De plus, à poste équivalent elles sont nettement moins bien payées. Le salaire annuel moyen d’un homme ingénieur était de 59 600 euros, tandis que celui des femmes ingénieures était de 47 100 euros.

Par ailleurs, en 2016, les femmes représentaient seulement 22% des ingénieurs en poste, pour les moins de 65 ans (source dimension-ingénieur.com). Cette absence de parité prend notamment sa source dans les classes préparatoires scientifiques, où les filles ne représentent que 30% de l'effectif, sans parler d'une proportion réduite à 15 % à l'École polytechnique.

 

La réaction des Grandes écoles

Dès 2007, Supélec (devenue CentraleSupélec depuis sa fusion avec l'Ecole Centrale de Paris) avait mis en place la mission “Ingénieure au Féminin” afin d’encourager les étudiantes à effectuer des carrières scientifiques en valorisant l’image de la femme ingénieure, un métier perçu comme majoritairement masculin, et en mettant en avant des carrières et des réussites des diplômées.

La sensibilisation des jeunes filles est un enjeu majeur, étant donné le manque d'effectifs féminins dans les écoles d'ingénieurs et au sein de nombreux métiers auxquels préparent ces écoles. C'est pour cela que des ambassadrices issues d'entreprises et d'associations telles que femmes ingénieures viennent dans les lycées afin de promouvoir les métiers techniques et scientifiques auprès des lycéennes.

Initiative individuelle, le blog Mademoiselle fait Centrale a été créée en 2012 par une étudiante de l’école Centrale Paris. Ce blog a pour but de raconter le quotidien de “Miss C”, à l’aide de témoignages de parcours et de vidéos. Miss C se veut de briser les clichés qu’on peut avoir sur les étudiants d’écoles d’ingénieurs, et de donner envie de se lancer concrètement dans des études d’ingénieurs pour les lycéennes et collégiennes désirant poursuivre leur parcours sur cette voie.

 

Outre les actions de sensibilisation, les mises en relation sont essentielles. Les réseaux d'alumni, c'est-à-dire des anciennes élèves, interviennent pour accompagner les jeunes femmes ingénieures dans leur carrière, et en permettant d'aborder d’un point de vue féminin les thèmes professionnels généraux (changement de carrière, double carrière, expatriation…).

Cette entraide prend également la forme d'actions de mentorat et de parrainage, les diplômées en poste accompagnant les étudiantes ingénieures. Des événements networking donnent l'occasion de rencontres, d'échanges et de partage de réseaux.

 

 

Lalouis-Gret Emma

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