De l'intelligence artificielle pour sauver les insectes
Alors que la disparition des insectes atteint des niveaux alarmants, un jeune élève-ingénieur lance une application ludique pour aider à la récolte d'informations pour les chercheurs et sensibiliser le grand public.

De l'intelligence artificielle pour sauver les insectes

Disparition des insectes : une catastrophe naturelle

35% de notre alimentation repose sur la pollinisation par les insectes. Et pourtant ces insectes volants disparaissent à un rythme alarmant : plus de 75% en moins en seulement une trentaine d'années (étude PLOS one). Si l'on ne parvient pas à contrer cette tendance, c'est un immense travail de pollinisation effectuer jusqu'alors gratuitement par des insectes tels que les abeilles ou les papillons qu'il faudra payer, ce qui est déjà le cas en Chine où l'abus d'insecticide a dévasté la population d'abeilles butineuses. Les principales causes connues de cette disparition sont : l'intensification de l'agriculture avec l'utilisation abusive d'insecticide, l'urbanisation et les changements climatiques.

Des initiatives participatives pour trouver des solutions

La recherche sur des êtres aussi petits et nombreux dans des environnements variés nécessite un très grand nombre de données récoltables aisément par tout un chacun. C'est pourquoi des initiatives de sciences participatives dans ce domaine ont été lancées, par exemple le Suivi Photographique des Insectes POLLinisateurs (SPIPOLL), par le Muséum national d'Histoire naturelle et l'Office pour les Insectes et leur Environnement, qui appelle chacun à contribuer en prenant en photo un maximum d'insectes de variétés différentes, de les identifier à l'aide d'une clé d'identification en ligne et de fournir ces données aux chercheurs pour une analyse spatiale des réseaux de pollinisateurs en France. 

Le renfort de l'intelligence artificielle

Léonard Boussioux, élève-ingénieur à l'école CentraleSupélec, a créé, avec le soutien du CNRS et du Paris Saclay Center for Data Science, une application de reonnaissance automatique des insectes, qui utilise la base de données SPIPOLL. Il vient de remporter le premier prix du Concours Génération Développement durable du magazine La Recherche. Comme pour Pl@ntNet, le « shazam des plantes", l'application pour smartphone fait appel au machine learning pour identifier les photographies d'insectes que l'on peut aisément charger. Cette démarche de récolte de données pour la recherche, inclut un aspect ludique pour l'utilisateur. Ce dernier peut se constituer une « collection » d'insectes, en apprendre plus sur eux et ainsi augmenter son score, sur le modèle de la fameuse appli Pokémon GO.