Comprendre la transition énergétique
Alors que la principale source d'énergie reste aujourd'hui les carburants fossiles (82 % de l'énergie consommée en est issue), la France a validé son nouveau modèle énergétique avec la loi de transition énergétique pour la croissance verte promulguée le 17 août 2015. Un changement d’organisation pour un passage progressif à de nouvelles sources d’énergie, renouvelables et moins émettrices en gaz à effet de serre. 

Comprendre la transition énergétique

Qu’est-ce que la transition énergétique ? 

La transition énergétique désigne le passage d’un système énergétique reposant en grande partie sur l’utilisation des énergies fossiles épuisables et émettrices de gaz à effet de serre (comme le charbon, le pétrole ou le gaz naturel) à un système utilisant les énergies renouvelables (comme l’énergie solaire, éolienne, géothermique, hydraulique etc.) et fondé sur l’efficacité énergétique.

L'efficacité énergétique consiste à optimiser la consommation d'énergie. Cela passe par des progrès dans le domaine du bâtiment notamment : isolation mais aussi  bâtiments « basse consommation », voire à énergie positive, capables de produire plus d'énergie qu'ils n'en consomment, grâce à des panneaux solaires par exemple.

Autre élément important, une meilleure utilisation de l'énergie passe aussi par l'adaptation de l'acheminement et du stockage aux nouveaux moyens de production. La mise en place de systèmes de pilotage de la production et de la consommation, comme les « smart grids »,  ou réseaux électriques intelligents, vont dans ce sens. Ces nouveaux systèmes s’inscriront dans le cadre d'un réseau beaucoup plus décentralisé, où la production locale d'énergie tiendra une place beaucoup plus importante. 

Comment mettre en place la transition énergétique ? 

Au niveau européen, la transition énergétique est résumée par l'objectif des 3x20

  • 20 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2020
  • 20% d'énergies renouvelables dans la consommation finale d'énergie
  • 20% d'amélioration de l'efficacité énergétique

En France, la loi sur la transition énergétique s’inscrit dans cette lignée avec cependant des objectifs plus ambitieux : 

  • Réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % entre 1990 et 2030 et diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2050
  • Réduire la consommation énergétique finale de 50 % en 2050 par rapport à la référence 2012
  • Réduire la consommation énergétique primaire d’énergies fossiles de 30 % en 2030 par rapport à la référence 2012
  • Porter la part des énergies renouvelables à 23 % de la consommation finale brute d’énergie en 2020 et à 32 % de la consommation finale brute d’énergie en 2030
  • Etc. 

L'enjeu de la transition énergétique, c'est de parvenir à ces objectifs en maintenant des prix suffisamment bas pour ne pas entraver la compétitivité des entreprises, ni précariser les ménages.

Etat des lieux des acteurs et perspectives 

L’agence internationale de l’énergie (AIE) a délivré dans son rapport 2017 de bons points à la France, qui a depuis dix ans accomplis des progrès significatifs en matière de consommation énergétique et d'émissions de CO2.Grâce à des progrès significatifs enregistrés en matière d'efficacité, l'intensité énergétique a  également diminué de 16,5% depuis 2005. Elle reconnaît l’évolution des réglementations permettant de simplifier et d’accélérer les procédures, notamment dans l'éolien terrestre : permis unique, système d'enchères, etc.

Néanmoins, l’agence encourage la France à poursuivre l’amélioration de l’efficacité énergétique et à accélérer le développement des énergies renouvelables. Elle souligne aussi la complexité et la lenteur de développement de projets renouvelables dans l’Hexagone ainsi que son objectif “hors d’atteinte” selon elle, de 50% de nucléaire dans le mix électrique en 2025, qui nécessiterait de fermer de nombreuses centrales. 

La transition énergétique : un pari pour l’emploi 

La transition énergétique est une bonne nouvelle pour l’écologie, mais également en terme d’emploi.Différentes études s'accordent sur un chiffre de l'ordre de 600.000 à 800.000 emplois créés par ce processus, principalement dans le bâtiment avec les nécessités de la rénovation (plus de 200.000 emplois), et dans le domaine des énergies renouvelables (environ 125.000). Mais des emplois devraient aussi être créés de manière indirecte car la transition énergétique implique une baisse des charges énergétiques pour les entreprises et les particuliers.

En parallèle, de nouveaux métiers sont en train de voir le jour et sont amenés à se développer  :

  • l'isolation et des systèmes de chauffage, la création de bâtiments « intelligents »
  • la création de logiciels et de systèmes de collectes de données dans le cadre de smartgrid
  • la conception et la construction des infrastructures de production d'énergie renouvelable

 

Publié le 19 juillet 2017

En savoir plus: